Des rumeurs sur un présumé détournement des fonds au sein de l’OEBK à Matadi dans la province du Kongo-Central par le comité Jean-Claude Mavambu sont depuis quelques mois propagées dans les réseaux sociaux.
La rédaction de vigilinfo.net a voulu y voir clair, et les investigations menées ont révélé une quasi-impossibilité de détourner l’argent au sein de l’OEBK au vu du long et complexe circuit qui caractérise la chaîne de dépenses.
Les rumeurs sont parties d’une mission de l’inspection générale des finances IGF dépêchée à Matadi pour enquêter sur la gestion de l’entreprise par le comité Jean-Claude Mavambu sur lequel pesait des soupçons de détournement des fonds.
Mais aussi du rapport que l’IGF aurait déposé au Parquet à l’issue de sa mission au sein de l’OEBK.
« Il est pratiquement difficile de détourner l’argent à l’OEBK. Tout s’effectue suivant un circuit qui inclut plusieurs services. Le DG n’intervient qu’à la fin avec d’ailleurs le directeur financier pour signer conjointement le chèque destiné au retrait de l’argent à la banque par le trésorier » révèle Madame Biki Batuamina Doudou cheffe du département financier de l’OEBK.
Pour affirmer ou infirmer les soupçons de détournement, l’inspection générale des finances IGF a axé son travail sur la gestion, outre du comité Jean-Claude Mavambu mais aussi sur celles de ses deux prédécesseurs, à savoir Gommaire Mansi et Gloria Tuluka sur la période allant d’octobre 2021 à mars 2023. Jean-Claude Mavambu n’ayant pris ses fonctions qu’en juillet 2022.
» A ce que je sache, puisqu’ayant lu le rapport que l’IGF a transmis au Parquet, il n’y est aucunement fait mention du terme détournement. C’est plutôt le terme justification. Donc, dans ce rapport il est question pour la Direction Générale de l’OEBK de justifier un montant en dollars américains ( 3.721.000) et un autre en francs congolais ( 368 millions) » renseigne encore Madame Biki Batuamina Doudou.
Et de poursuivre : « Quand bien même l’IGF demande la justification de ces montants sur trois gestions différentes, je peux affirmer qu’il n’y a jamais eu de détournement ».
A l’en croire , il s’avère que détourner l’argent à l’OEBK est un exercice difficile, contrairement à ce qui se raconte sur les réseaux sociaux.
D’autres sources affirment que le DG Jean-Claude Mavambu n’effectue jamais des retraits d’argent à la banque sans l’implication de tous les services concernés. Les allégations de détournement qui lui sont imputées n’auraient pour objectif que de nuire.
» Pas de besoin justifié, pas de sortie d’argent. Je ne comprends vraiment pas ce qui justifie ces fausses informations sur ce prétendu détournement dont l’IGF ne parle même pas et dont on veut faire porter le chapeau au DG « s’indigne Pablo Yuvula trésorier de l’OEBK.
Au poste de péage situé à l’entrée du Pont, trois agents opèrent dans la cabine de perception de l’argent pour le droit de la traversée : Deux de l’OEBK une tarificatrice et une contrôleuse qui travaillent en shifts. Les recettes générées sont directement perçues par le troisième, c’est-à-dire l’agent de SOFIBANQUE.
» Là c’est notre tarificatrice. Elle surveille la catégorisation automatique des véhicules et l’émission du billet. L’argent payé est directement encaissé par cet agent de la SOFIBANQUE. L’OEBK n’y touche même pas » explique Mr Mayobo inspecteur général du péage au Pont Maréchal.
Et d’ajouter : » Moi je suit l’évolution des recettes à partir de ma cabine ici. Et les billets des recettes sont orientés vers l’inspecteur adjoint pour la contre vérification. Le trésorier de l’OEBK ne reçoit à la clôture que des bordereaux de versement émis par la SOFIBANQUE. Alors, parler d’un détournement des fonds ici à l’OEBK , c’est se tromper sur toute la ligne « .
Les investigations menées par vigilinfo.net ont abouti à la conclusion selon laquelle le directeur général de l’OEBK Jean-Claude Mavambu n’aurait rien à voir avec un quelconque détournement, et n’a jamais fait l’objet d’un mandat d’arrêt ou d’amener. Le rapport de l’IGF loin de faire allusion à un détournement, a plutôt noté justification. La sérénité affichée par le numéro 1 de l’OEBK suppose qu’il a des arguments pour justifier les fonds évoqués dans le rapport dès que la justice le jugera nécessaire.
L’OEBK est un service de l’État sous tutelle du ministère national des transports et voies de communication. Il est chargé de gérer le péage et la maintenance du Pont Maréchal Mobutu à Matadi, cet ouvrage métallique long de 722 mètres mise en service le 21 mai 1983 grâce à la coopération Zaïro-Nipone à l’époque.
Jean LUYINDULA/ Kongo-Central
