La ville de Boma dans la province du Kongo-Central a connu une nouvelle flambée de violences ce jeudi 28 août 2025. Après une matinée déjà marquée par des affrontements sanglants entre la Police nationale congolaise (PNC) et la population dans les quartiers Boma-Bungu et Km8, la tension est encore montée d’un cran dans la soirée.
Des jeunes en colère ont lancé une véritable chasse aux policiers, accusés d’entretenir des complicités avec les criminels qui sévissent depuis plusieurs mois dans cette ville portuaire. L’opération s’est soldée par la mise à mort d’un policier, molesté puis brûlé vif à la hauteur du marché Kinsamuna, au quartier Km8.
Un bilan qui s’alourdit
Le bilan officiel communiqué par les autorités provinciales fait désormais état de 4 morts : trois civils et un policier, celui tué dans la soirée. Ces violences ont semé la psychose dans la ville, où les habitants dénoncent une insécurité grandissante et pointent du doigt certains agents de l’ordre accusés de collusion avec les malfaiteurs.
Réaction des autorités
Face à la gravité de la situation, le gouverneur du Kongo-Central, Grâce Nkuanga Masuangi Bilolo, a convoqué en urgence un conseil provincial de sécurité à Matadi. À l’issue de cette réunion, plusieurs mesures ont été annoncées par le ministre provincial de l’Intérieur, Jacques Kiazola Vanakiaku, depuis la ville de Boma.
Parmi ces décisions :
la suspension immédiate du commissaire urbain de la PNC/Boma ;
le rappel à Matadi de tout l’état-major de la police urbaine ;
la désignation du colonel Nsasa, originaire de Boma, à la tête du commandement de la PNC dans cette ville à titre intérimaire.
Ces mesures visent à rétablir l’ordre et à restaurer la confiance entre la population et les forces de sécurité.
Jean LUYINDULA