La communauté académique de l’Institut Supérieur Pédagogique (ISP) Gombe à Kinshasa est plongée dans l’inquiétude, suite à une série d’événements tragiques qui se sont déroulés en l’espace de quinze jours.
Trois membres du personnel, dont le CT François et le professeur Émile Etumangele, ont perdu la vie dans des circonstances mystérieuses, apparemment liées à des cas d’empoisonnement.
Dans une lettre ouverte pleine de gravité, le Professeur Mpia Ndombo Daniel, enseignant à l’ISP Gombe depuis 16 ans, exprime son indignation et son inquiétude face à cette situation.
Victime lui-même d’un empoisonnement présumé dès son arrivée à l’institution en août dernier, il raconte qu’il a dû se rendre en Angleterre pour un traitement médical d’urgence. Il attribue sa survie à l’intervention rapide des médecins, mais aussi à la grâce divine.
Une hécatombe silencieuse
Le Professeur Mpia déclare que plus de 35 personnes auraient été victimes d’empoisonnements à l’ISP Gombe, un phénomène inédit et alarmant dans l’histoire de cette institution. Il insiste sur le fait que « la vie humaine est sacrée » et appelle à une profonde réflexion pour identifier l’origine de cette série de décès tragiques.
Il déplore également le silence et l’inaction des autorités face à cette situation inquiétante.
Un appel à l’action
Dans sa lettre, le Professeur Mpia exhorte la communauté éducative, les autorités académiques et les responsables étatiques à prendre des mesures urgentes pour mettre fin à ces actes criminels.
« Nous ne pouvons plus nous taire. Il faut sauver l’ISP Gombe et l’avenir de nos étudiants », écrit-il.
Il souligne également le climat de peur qui s’est installé, décourageant de nombreux enseignants de poursuivre leurs cours dans ces conditions.
Une menace pour l’éducation
Le professeur avertit qu’en l’absence de mesures concrètes pour identifier les responsables et assurer la sécurité des enseignants, il pourrait être amené à suspendre ses activités pédagogiques.
« Hier, c’était le professeur Émile, aujourd’hui CT François. Demain, à qui le tour ? » se demande-t-il, exprimant ainsi sa profonde angoisse face à l’ampleur de la menace.
« Le sang des innocents criera pour la vengeance », ajoute-t-il, dénonçant la tragédie qui frappe l’institution.
Un appel à la justice
Cette lettre ouverte du Professeur Mpia résonne comme un cri de détresse et un appel à la mobilisation pour mettre fin à ce fléau qui menace non seulement la vie des enseignants, mais aussi l’avenir des étudiants. Il réclame des réponses claires et des actions décisives pour que justice soit rendue et que l’institution retrouve sa sérénité.
Face à cette situation alarmante, la balle est désormais dans le camp des autorités compétentes. Il leur revient de prendre les mesures nécessaires pour rassurer une communauté académique déstabilisée, prise dans un tourbillon de peur et d’incertitude.
Christian TSHILUMBA