La ville de Matadi , chef-lieu de la province du Kongo-Central, s’apprête à vivre une journée à haut risque ce jeudi 18 décembre 2025, en dépit des mesures d’interdiction édictées par le Gouvernorat de la province. Dans une correspondance officielle référencée N° 090/BIS/CAB.Gouv/KC/01873/2025, datée du 19 novembre 2025, l’autorité provinciale avait pourtant suspendu toutes les marches de soutien et les sit-in sur l’ensemble de la ville, invoquant des impératifs d’ordre public et de sécurité.
Malgré cette décision, deux grandes manifestations aux revendications diamétralement opposées sont annoncées le même jour et au même lieu : devant le Gouvernorat de province. Une situation qui suscite déjà de vives inquiétudes au sein de l’opinion publique.
D’un côté, le mouvement citoyen LUCHA (Lutte pour le Changement) prévoit un sit-in pour dénoncer ce qu’il qualifie de mauvaise gestion de la ville de Matadi. Les activistes de ce mouvement exigent le départ de l’actuelle Maire, qu’ils estiment incapable de répondre aux besoins essentiels de la population, notamment en matière de services sociaux de base et de gouvernance urbaine.
De l’autre côté, la coordination des amis de NkodIa Mbete, Maire en fonction de la ville, annonce également un sit-in au même endroit. Cette mobilisation vise à exprimer un soutien public aux actions menées par l’autorité urbaine, que ses partisans jugent courageuses et bénéfiques pour le développement de Matadi. Ils entendent par ailleurs dénoncer ce qu’ils décrivent comme des manœuvres de « tireurs de ficelles » cherchant à discréditer la Maire et à semer la division au sein de la population.
La tenue simultanée de ces deux sit-in, dans un contexte d’interdiction formelle, fait planer le risque d’affrontements et pose la question du respect de l’autorité de l’État. À la veille de cette journée annoncée comme décisive, les regards sont tournés vers les autorités provinciales et les forces de sécurité, appelées à gérer une situation potentiellement explosive, tout en préservant l’ordre public et les libertés fondamentales.
La Rédaction