C’est depuis presque une décennie que la ville portuaire de Matadi est en proie à des embouteillages et autres bouchons que même la volonté des autorités de la place ne suffit pas pour y mettre un terme.
Selon les habitants de Matadi, c’est le trafic excessivement intense des véhicules poids-lourds entrant dans la ville et ceux en partance pour Kinshasa, qui serait à l’origine de ces embouteillages.
» C’est le port privé MGT qui est à la base de ces embouteillages. A sa construction, les responsables n’avaient pas songé à construire des voies pour les nombreux véhicules poids-lourds chargés et sortant de ses installations pour se rendre à Kinshasa. Voilà que l’unique route qui va du pont maréchal jusqu’au rond-point Kinkanda ne suffit plus, vu le volume toujours croissant des importations.
Pour y remédier maintenant, il faudrait que les autorités songent à réhabiliter ou carrément à construire des routes secondaires » a déclaré un habitant de Matadi Charles Lulendo.

Les camions de gros tonnage, et aussi les taxi-motos en grand nombre, paralysent à tout moment, et sans même tenir compte des heures de pointe, la circulation sur l’unique artère principale de la ville, qui va du quartier Kinkanda vers le centre-ville et Mvuadu, la voie de sortie pour tout véhicule à destination de Kinshasa, la capitale de la RDC.
Les désagréments sont multiples : Retard au travail pour les employés, et à l’école pour les élèves, difficultés dans l’acheminement des malades en urgence à l’hôpital, impossibilité à respecter les heures de rendez-vous etc.
» Nous n’osons même plus prendre les voitures taxis, au risque de faire une à deux heures du temps au même endroit. Malgré le risque qu’elle représente, la moto est devenue le moyen de déplacement idéal pour contourner les bouchons. C’est rapide et plus maniable pour se faufiler entre les gros camions, et les voitures bloqués par l’embouteillage » a révélé une sage-femme en partance pour son lieu de travail.
Comme si cela ne suffisait pas, le phénomène s’est étendu sur toutes les artères de la ville de Matadi. Les embouteillages sont vécus partout à travers la ville avec son cortège d’inconvénients.

Plusieurs stratégies ont été mise en place pour arriver à bout de ces embouteillages. Malheureusement, elles ont toujours été toutes vouées à l’échec.
Cette-fois ci, le Maire de Matadi Dominique Nkodia Mbete semble avoir trouvé le remède miracle susceptible de désengorger le chef-lieu de la province du Kongo-Central.
Il s’agit de l’évacuation de toutes les épaves et autres véhicules abandonnés le long des principales artères de la Ville. Une façon d’obtenir l’élargissement de la chaussée rétrécie par ces épaves.
Autre solution trouvée, c’est l’opération démolition des constructions anarchiques sur les routes et avenues qui réduisent la chaussée et empêchent une circulation aisée des automobilistes, et même des piétons.

» La destruction des échoppes et même des maisons érigées sur les emprises de l’État est une mesure impopulaire mais salutaire pour la ville. Cela va permettre aux autorités de réhabiliter ces routes. Ce qui constitue une une stratégie de la lutte contre l’engorgement de la ville » a déclaré un natif de Matadi la soixantaine révolue.
Signalons que les propriétaires des véhicules laissés le long des routes ont été appelés à les récupérer. Le cas contraire, ce sont les services de la mairie qui vont les évacuer sur un site aménagé à la rive droite du fleuve Congo, avec une grosse amende à payer pour toute récupération.
Au sujet de la seconde solution pour désengorger la ville, plusieurs routes secondaires appelées à être réhabilitées ou construites figurent dans le chronogramme du Maire de Matadi.
Jean LUYINDULA